Patricia Tordjman, maire de Gentilly expliquel’engagement de la ville
dans la défense de ses artistes.

«L’art doit surgir où on ne l’attend pas», écrivait l’artiste contemporain Jean Dubuffet. Et la Biennale d’investir l’ancien
collège Pierre-Curie de Gentilly, au charme suranné, ses salles de classes, son réfectoire, où résonnent encore les récitations, les rires et les chahuts de générations d’élèves. Elle s’installe pour neuf jours dans le quartier du 162, populaire, combatif, perché tout en haut d’un de nos coteaux gentilléens. Ce mont précisément d’où Robert Doisneau photographia une farandole de jeunes gens fêtant les vingt ans de Josette, faisant se rejoindre l’art et la banlieue, l’énergie et la poésie qui en émanent.

Cette Biennale 2015 renouvelle et poursuit l’initiative Parcours d’artistes, qui présentait en mairie la création contemporaine et gentilléenne. Elle expose, en plus des artistes de la ville, de nouvelles personnalités, venues d’autres horizons. Elle invite à la diversité, à la confrontation d’idées, de sensibilité, de culture. Elle réunit ceux d’ici et d’ailleurs autour d’un sujet commun : le dialogue avec l’Histoire de l’art.
La Biennale, qui s’intitule Chantier ouvert au public, convie les habitants du quartier, les Gentilléens, les publics des villes limitrophes et au-delà, à découvrir ces artistes, leurs propositions. Elle ouvre un nouvel espace et, comme l’art lui-même, abolit les frontières. Elle requalifie un lieu et lui redonne vie, de manière insolite.

Notre ville a toujours à cœur de promouvoir la création et de la laisser nous surprendre, nous tous, citoyens de toutes origines, conditions et générations. Il naît de ces rencontres un questionnement; un enrichissement, des émotions, des discussions, une élévation. Une nouvelle inspiration.

Patricia Tordjman,
Maire de Gentilly

 

BiennaledeGentilly-accroch-D-Martigne_8228

Petite histoire
de la rue Jean Louis

La rue du collège Pierre Curie
Toutes les créations ont leur histoire, et une petite rue peut avoir la sienne, parfois toute simple et d’autant plus touchante. Celle de la rue Jean Louis remonte au XVIII° siècle. On ne garde aucune trace du personnage qui donna son patronyme à ce chemin agreste menant à des carrières de pierres. Elle devint une ruelle qui fut prolongée au début du XX° siècle par la rue Jean Louis actuelle. À la fin des années 60, passage étroit et peu fréquenté, la ruelle pose problème en devenant le rendez-vous de malfrats. En 1979, les riverains obtiennent son déclassement, elle sera fermée et uniquement accessible par une porte dont ils possèderont la clé. C’était juste après le temps des «fortifs». Puis on a perdu les clefs, la porte est restée ouverte, les carrières ont fermé… Un nouveau quartier à pris forme.
L’histoire de Gentilly remonte à l’époque gallo-romaine. La rue Jean Louis et la colline environnante portent la trace de cette histoire plus ancienne : celle des terrains de chasse, des « glaiseries » riches de cette argile bleue utilisée pour fabriquer des poteries dont on a retrouvé des tessons dans les fouilles du Louvre, des tanneries, puis des immeubles, ceux qui entourent ce collège aujourd’hui désaffecté, mais
ouvert aux artistes. La rue Jean-Louis poursuit son histoire…

D.M.