Lookace Bamber
Adolescent, il fait ses humanités avec le poète Georges Perros, rencontre Michel Butor. École des Beaux-Arts. Professorat. Entre à l’ICEM, pédagogie Freinet. Rédacteur en chef de la revue Carnet de voyages. A partir de 1981, son travail s’est engagé dans de nouvelles voies, celles qui interrogent l’errance du monde. Lors de conversations avec l’écrivain Graham Greene, il lui consacre une série de clichés qu’il nomme 12 voyages pour Graham Greene sous forme de lettres photographiques.
Dans l’atelier de Hans Hartung, il a cherché la lumière du peintre dans la lumière du lieu. Il a cherché à toucher l’obscurité de sa création, à entrevoir entre absence et présence le récit improbable d’un mirage. Une voix, l’opéra céleste d’une vie. Dans l’œuvre de Raymond Hains, il à poursuivi leurs inusables conciliabules nocturnes à l’occasion d’un hommage fait à sa mémoire et à son œuvre. Il expose dans la mouvance de l’École de Nice.
Site Internet
http://www.lookacebamber.fr
J’aime les mots.
Ils me procurent une vagabonde jouissance, une pesanteur légère et bohémienne.
L’écrit de ma parole trouve sa raison dans les profondeurs et palimpsestes des surfaces raturées, surchargées de mots estompés et effacés entre la rage et l’impuissance des dessins aux allures foudroyées.
De Berlin à Jérusalem les murs se lamentent, s’opposent en injures et se guerroient.
Cynique est le monde.
Le paysage urbain est un livre de souffrance, de prières et de meurtres.
Les mots d’amour trouvent rarement leur place sur les panthéons achélèmes des périphériques. Ce ne sont que des cris et des larmes et des mots de haine qui s’ébranlent sur la peau osseuse des édifices. Ma carte mémoire est pleine de cette grammaire hachée, à chier, inachevée. J’enregistre l’éphémère, le fragile et le rien en chevauchant les déserts, les banlieues, l’Afrique joyeuse et crapuleuse et le Moyen Orient guerrier.
C’est dans les dérives de mes voyages que je puise les substrats souterrains de mon vocabulaire : Ces images, ces signes, ces écritures locataires de ces lieux différents se trafiquent avec les signes et les symboles de ma propre écriture.
C’est eux qui me font et me défont de leurs aléatoires combinaisons. C’est le laboratoire de mes rêves.