Catherine Ursin
Après une formation d’infographiste, Catherine Ursin décide d’abandonner le monde immatériel de l’informatique, avec ses pixels et ses logiciels, pour s’adonner corps et âme au travail des matériaux les plus bruts. Un psychanalyste verrait, peut-être, dans ce geste une forme de retour symbolique au corps maternel fantasmé. De fait, pour cette artiste née à la campagne, le travail des ferrailles et des matières naturelles, s’accompagne de sensations «archaïques» et intenses.
En parlant d’elle et d’artistes complices comme Jean-Michel Chesné et Joël Lorand, Laurent Danchin nous confie qu’il les aime avant tout parce qu’«aucun d’entre eux n’a perdu ni la fraîcheur ni l’innocence sans lesquelles on ne fait rien qui puisse toucher autrui. Il faut être naïf pour oser être soi-même et pour créer.» Par une étrange ironie, Catherine Ursin qui n’a jamais cessé de travailler à partir de matériaux de récupération semble, à l’instar de ses frères d’art brut, irrécupérable ! A l’égal de Michel Nedjar, ses œuvres témoignent à cet égard d’un magnifique mélange des genres en alternant l’obsession de la figure humaine, ses corps et visages aux yeux cernés, avec des séries animales qui semblent sortir d’une préhistoire éternelle et mutique. «Brut», «singulier», «hors les normes», «insolite», peu importent les étiquettes qu’on lui accole alors, elle continuera d’opposer sa singularité inclassable et désarmante !
Catherine Ursin, la chaman de l’imaginaire, Philippe Godin (Extrait)
Site Internet
https://www.facebook.com/catherine.ursin.7
Catherine Ursin situe le «corps» au cœur de son œuvre. Corps dessinés, sculptés, photographiés, corps sexués, violentés, torturés. Corps-à-corps percutant et brutal de déesses pariétales et de monstres sidéraux.
De la gestuelle picturale au sol jusqu’à l’expérience de la performance, le corps demeure en mouvement perpétuel. Dans un rythme effréné, Catherine Ursin traverse les techniques ne conservant que la puissance du rouge et la profondeur du noir. Les frontières se brisent et l’espace est investi. Elle y déploie ses formes humaines hybrides, relie les contraires, concilie les antinomies et les oxymores.
Entre cruauté et bienveillance, elle découpe ses sculptures et projette sa peinture, comme une tentative de guérison, puise l’énergie dans les échanges et convie des complices de jeu à une catharsis dansée.