Agnès Sébyleau
Après avoir étudié les lettres et le cinéma, Agnès Sébyleau travaille en agence de com et trouve là de quoi satisfaire un temps sa nature créative, tout en façonnant pour son plaisir de petits assemblages de bois auxquels elle ajoute un jour de la ficelle de lin crochetée. C’est cette seule ficelle qu’elle continue de travailler quand ses maternités ne lui autorisent plus ni poussière ni bruit. Elle entre alors dans une aventure qui la tient en haleine, car les possibles qui se bousculent dans sa tête lui ouvrent rapidement de captivants horizons créatifs.
Site Internet
http://sebyleau.ultra-book.com/
Le minimal de l’outil et de la matière première l’enchante, elle aime le pauvre, le brut. L’entrelacs régulier des mailles serrées fait tissu entre minéral et végétal. La forme se développe et lui propose des faisables qui l’inspirent. Elle fait des éblouissements qui l’ont traversée dans les livres d’art et les musées, et des expériences de sa vie (des rêves aux errances dans la nature), le terreau de son inspiration. Sa porosité en fait un enchevêtrement fertile. Elle fait du crochet pour obtenir ce tissu qu’elle modèle en le développant dans la masse, mais n’est pas une crocheteuse. La belle maille l’indiffère, elle travaille un point basique. Ce qui l’intéresse est sculpture, volume, flux, émotion.D’autre part, par goût pour les mariages contraires, elle se met à travailler le grillage carré. Il oppose sa rigidité, sa brillante, sa froideur, sa transparence à la mollesse, la matité, la chaleur, l’opacité de la ficelle. Ce sont assemblages par plaques, pour dessiner des cages fermées jouant des croix et des cubes.Elle approche fibre et acier l’un de l’autre sans encore les entremêler. La peau les os.
«La Ligne» 2016. Ses 6 pièces naissent de la même idée du double développement à partir d’une ligne. Qui se poursuit mu par un jeu de divisions et de fusions. C’est une partie de forêt dont on voit la partie enracinée comme la partie aérienne, une mangrove qui s’élève vers un haut limpide tout en se déployant en bas dans des eaux plus opaques. Installée dans le collège, «La Ligne» épouse une ligne du bâtiment lui-même et semble y jouer les caméléons.